Témoignages

Les bus de ramassage – Joëlle LOISON

Personnellement j’ai connu les gros bus DD, les camions et ensuite les Jumpy, mis en place par Le comité d’entreprise quand les cars de ramassage  gratuits ont été supprimés.

Quand j’ai commencé à travailler en 1972 on utilisait les gros bus D.D. et il y avait à l’époque tellement de personnes qu’on faisait pratiquement tout le trajet debout dans l’allée du car sachant que les personnes s’attribuaient une place qu’elles ne changeaient jamais et quand tu étais nouvelle, tu n’avais pas intérêt à leur prendre!!!IL Y avait un responsable dans chaque car qui devait solutionner les petits problèmes; petite anecdote à ce sujet: quand je me suis retrouvée enceinte de ma première fille, j’ai donc demandé à avoir une place assise et la personne homme qui devait me laisser sa place m’a dit: moi aussi j’attends un bébé!!!ça s’est arrangé heureusement .Un jour en hiver en haut de la côte de RILLY  STE SYRE le car a commencé à partir en crabe dans la neige  et on a eu tellement peur qu’on est descendu et qu’on a fait le reste à pied le long de la route dans la neige jusqu’à RILLY.

Ensuite on est passé aux camions qu’on appelait les” bétaillères” qui servaient dans la journée au transport des sacs de chaussettes entre les ateliers de bonnetiers et l’usine..Et là aussi des personnes s’attribuaient une place alors que c’était des grandes banquettes et on devait enjamber si on voulait s’asseoir La personne près de la porte sonnait quand tout le monde était monté car le chauffeur ne voyait pas ce qui se passait à l’arrière.

Un matin où j’étais en retard j’ai couru derrière mais il ne m’a pas vu .Quand on  voit les normes de sécurité maintenant ce serait impossible de circuler comme çà.IL n’y avait rien pour se tenir .En fait il y avait peu d’incidents. Là aussi j’étais enceinte de ma seconde fille et je montais près du chauffeur à l’avant, place privilégiée, à côté de MME LAMAY  la femme du chauffeur .Par contre à un moment  on était 2 femmes enceintes en même temps et  MME LAMAY a dû monter avec les personnes dans le camion. On utilisait un marche- pieds à 3 marches qui raccrochait souvent sur les trottoirs surtout avec certains chauffeurs peu délicats ….On était bien secoué…ça nous fait des  bons souvenirs.

Enfin il y a eu les Jumpy mis en place par l’association après suppression des ramassages par D.D.Le cout n’était pas très élevé car D.D en finançait une partie .je crois me souvenir qu’il y avait au départ 13 jumpy à 9 passagers.

il y avait 2 chauffeurs pour pallier à l’absentéisme de l’un des 2. C’était bien organisé et l’ambiance était bonne; Les chauffeurs n’hésitaient pas à nous déposer devant chez nous quand il faisait  mauvais temps puis avec les différents plans  de licenciement il a fallu arrêter le système.

PS : en plus quand tu travaillais dans les bureaux pour  celles qui arrivaient régulièrement en retard le soir, elles avaient souvent la réflexion: “elles n’ont rien à faire dans les bureaux mais elles ne peuvent pas arriver à l’heure…”

Voilà c’était toute une époque bien révolue mais qui fait partie de la mémoire de D.D.

                                                                                                                                 

Les bus de ramassage – Martine Cottret bus suzette

J’ai pris le car de chez DD pour la 1ère fois à Châtres en septembre 1970. A partir de Juillet 1974, je l’ai pris d’Origny où j’avais demandé un deuxième arrêt dans le village, ce qui m’avait été accordé.

Mais un jour le chauffeur était Max Colson et quand je lui ai demandé de s’arrêter, il a bougonné : « bientôt il faudra aller les chercher jusque dans leur lit. »

Une autre fois un hiver avec de la neige le « camion de ramassage » avait du retard. Le trajet était Origny, Maizieres, Châtres. Quand Suzette est montée à Châtres, elle avait très froid aux pieds et comme Jacqueline de Maizières était assisse en face d’elle, elle a ouvert son manteau et Suzette a mis ses pieds au chaud sur le ventres de Jacqueline, une bonne partie de rigolade.

                                                                                                                                 

Travailler chez DD de génération en génération ! – JP SOMMERHALTER

Roberte, ma maman est arrivée en 1925 à l’âge de 7 ans, à 13 ans elle est entrée en apprentissage chez DD (j’ai retrouvé son carnet d’apprentissage) pour devenir pendant 45 ans remmailleuse de chaussettes. Quand mes parents se sont mariés en 1948, Michel mon père a été embauché, il a exercé beaucoup de métiers dans l’Entreprise, de charretier en passant par chauffeur de chaudière pour finir charpentier couvreur jusqu’à son décès en 1973.

Quant à moi, très tôt à mes quinze ans, pendant les vacances scolaires, chez DD, on vous donnait la possibilité de découvrir le monde de l’entreprise. Pendant 1 mois j’ai travaillé aux Matières Premières avec René et André. Expérience que j’ai renouvelée l’année suivante à la Mécanique Générale avec Henri, Jean, Marcel, Camille, Marcellin. En apprentissage d’électricien au Lycée des Lombards, les Ets DD m’ont permis de confronter directement sur le terrain, la technique à la réalisation concrète.

L’année suivante comme j’avais réussi mon CAP, ça coulait de source que je sois embauché chez DD , à la Mécanique Bonneterie comme professionnel en électricité (1966), sous la responsabilité de Daniel M et Roger T .et entouré de bons professionnels qui m’ont transmis leurs expériences, notamment François, Guy, Paul et beaucoup d’autres.

Ces responsables et professionnels m’ont permis de développer mes connaissances et mon savoir faire dans mon métier, de découvrir et réaliser des travaux dans d’autres métiers (Vapeur, Air Comprimé, Régulation Chauffage, Dépannages…)

Ces responsables nous ont fait aussi confiance en nous confiant les réalisations de chantiers importants, notamment :

Réfections complètes des installations électriques de nombreux ateliers de façonniers, de l’ensemble du chauffage central et de sa régulation, installation neuve du système électrique pour la protection incendie du Nouveau Magasin, et surtout la réfection totale de l’installation électrique de l’Usine BRULEE à Estissac.

Quand 13ans après je quittais DD pour travailler à EDF GDF (27ans) j’étais bien armé professionnellement pour affronter mon nouveau job. Grâce, il faut le reconnaître a ce qui m’a été apporté par DD tant dans la commune quand j’étais gosse que dans l’entreprise quand je suis devenu adulte..

Merci DD, c’est peut être aujourd’hui ce qui manque ; des entreprises qui jouent le jeu de DD pour recruter et faire confiance aux jeunes en les formant pour demain.

                                                                                                                                 

Souvenirs de popotard – Roger DEMOUGEOT

1popote demougeot Habitant Vendeuvre-sur-Barse, je prenais chaque jour, depuis trois ans, le train des ouvriers, pour aller à Troyes au collège des Jacobins. En quatrième année pour le second degré du brevet « employé de commerce », je devais faire un stage à la Mairie de Troyes pour la «soutenance de rapport. », la directrice du Collège ayant changé d’avis m’annonce « vous irez à Fontaine-les-Grès, chez Doré,… il y a une pension, ça vous évitera les voyages…

 

C’est ainsi que je suis devenu « popotard » le 01.04.1956 jusqu’à mon départ au service militaire fin avril 1958, puis à mon retour de l’armée, du 01.10.1960 à mon mariage fin avril 1962.

Au premier étage, faisant le coin, ma chambre avait deux fenêtres, l’une ouvrait sur l’avenue maréchal Foch avec ses grands marronniers, et l’autre donnait sur la cour de la pension de filles, mais elle était condamnée et en épais verre cathédrale interdisant de voir ou de parler aux filles entrant à Sainte-Marthe !

J’avais pour plus proches voisins Philippe Lang, François Mercuzot surnommé Popof, Dédé Mathieu, René Pothier. En face de l’escalier il y avait les pièces habitées par les gérants, Maurice et Madeleine Mouginot et leurs trois filles. En ce qui concerne les autres pensionnaires je me souviens de Jean Roze, le jardinier, du père Tournelle qui gardait le cercle le dimanche pour accueillir les habitants qui pouvaient venir jouer au billard et commander une petite topette de grenache, Jean Pasquier, Bernard Collignon, Bernard Laurent, les frères Lièvin, Philibert De Piètro, Jean Paulin qui logeait au stade et qui avait toujours des bonbons à distribuer à la gent féminine, à une époque il y a eu l’arrivée de Martiniquais et Guadeloupéens qui logeaient à la » pologne » (bâtiments logements de type collectif pour ouvriers).

La plupart ont joué au foot au F.S.D.Grès.

De ce groupe, il ne reste aujourd’hui que Zamor.

Des Italiennes sont aussi venues à Fontaine-les-Grès et elles venaient au Cercle. Je n’oublie pas deux bons copains avec qui, le midi, en attendant de reprendre le boulot, je me baladais en faisant la causette avec des ouvrières : Pierre Descaves et Georges Boutes qui avait une 4 CV qui un jour nous a emmenés au ciné à Troyes, une équipée mémorable car le brouillard était tel qu’on ne voyait rien et qu’il fallait ouvrir la portière pour repérer le bord de la route.

Le midi, à l’exception de ceux qui apportaient leurs gamelles et mangeaient au sous-sol, les repas étaient servis, dans ce qui est aujourd’hui la salle du self aux personnes venant par les cars de ramassage. Les pensionnaires avaient leurs tables près de l’entrée. A mon arrivée, je partageais la table avec René Pothier, Dédé Mathieu, Philippe Lang, François Mercuzot, mais aussi MM. Schur, Plotton, Rocheton…

Le prix des repas était très abordable, la nourriture très acceptable mais le vendredi le poisson n’était pas très apprécié et l’on passait souvent ce jour là acheter une tranche de rôti chez le charcutier tout proche. Le paiement se faisait à l’aide de tickets achetés à Relais-Bonneterie et qui étaient collectés à l’entrée par M. Mouginot. Son épouse Madeleine faisait la cuisine ; pour l’aider au service je me souviens de Mes Baudry, Borciuk, « Nénette » Royer qui faisait le ménage de nos chambres, et, leur nom m’échappe, « tante Jeanne » et Georgette, plus tard il y a eu, Gilberte, la nièce des Mouginot qui… est devenu mon épouse….

Après le travail, en attendant le repas du soir, les pensionnaires se retrouvaient au « cercle » ; on écoutait le poste de TSF, les informations, les résultats sportifs le dimanche, et le tour de France. Il y avait aussi quelques journaux, des jeux de cartes, la possibilité de jouer au billard. Plus tard il y a eu une télé installée dans la salle extérieure.

Si les filles de Sainte-Marthe étaient bouclées dès 18 h 00, les popotards avaient plus de liberté, pouvant sortir jusque minuit. Certains se retrouvaient le soir à la Halte ou, plus souvent, au café Perriat. Eva la patronne, était âgée, on lui donnait des coups de main pour remonter la boisson de la cave.

Un jour de fête du village on a ouvert sa salle de billard, sorti tables et chaises et servi les gens qui s’arrêtaient boire un coup en allant à la fête du village. Quelques fois elle nous faisait à manger, comme, par exemple, cette omelette avec les morilles trouvées par Pierrot Descaves derrière l’atelier Loison ou les endives au jambon offertes par le grand Louis Plansson, le fermier de Doré-Doré. On y jouait aussi aux cartes, on taquinait le berger de la ferme Plansson qu’on surnommait « le beau-père.

Il y a encore beaucoup à raconter, le voyage avec l’association des « Poilus d’Orient à la Traconne pour cueillir du muguet, une cueillette de champignons infructueuse qui s’est terminée à l’épicerie de Georges Marcilly pour acheter des camemberts bien faits pour un casse-croute au café Alléau à Fontaine ou une virée pour ramasser des escargots qui stockés dans le placard de la chambre de Mercuzot, se sont échappés la nuit et que l’on a récupérés tant bien que mal un peu partout sur les montants du lits et les murs.

Aussi un 13 juillet avec l’arrosage des pompiers et des musiciens de la Fraternelle lors de la retraite aux flambeaux avec une pompe à eau installée dans la chambre de René Pothier.